J’ai découvert Anita Jansen sur Youtube. Avec plus de trois millions de vues, difficile de passer à côté de cette « millionnaire de Youtube » quand on est une fan d’aquarelle comme moi. En visionnant ses démonstrations videos, j’étais subjuguée. Lorsque j’ai découvert qu’elle était une compatriote, je rêvais de suivre un stage auprès d’elle. Mme Jansen organise un stage annuel qui est complet dès les premiers jours où il est annoncé. Et pour cause, son talent et son parcours elle en a puisé la source auprès de son maitre, le grand Pierre Chariot, pointure dans le monde de l’aquarelle. Décoré de la Croix de Chevalier de l’Ordre de Léopold et de la Croix d’Officier de l’Ordre de Léopold II ; peintre de deux timbres poste pour l’Etat belge, professeur d’aquarelle particulier de la Reine Paola, ancien professeur chargé de cours d’Arts plastiques et d’Aquarelle à l’Ecole européenne de Bruxelles; membre effectif de l’Académie royale luxembourgeoise; pour ne citer que ces lignes d’une vie haute en couleurs.
Recevoir un enseignement d’une chaine de transmission si noble est un honneur. D’autant que Monsieur Chariot, âgé de 85 ans aujourd’hui, a interrompu sa carrière de professeur, seuls ses élèves restent les garants de ses précieux enseignements.
Le stage de madame Anita Jansen se déroule sur trois jours, de 9h à 17h, au sein d’une belle bâtisse dite le « Bovomoulin » parce que jadis elle avait été un moulin actif et exploité. Il tournait et le bruit de l’eau en toile de fond s’accordait parfaitement à notre étude de l’aquarelle.
L’atelier situé à l’étage offrait une vue imprenable sur l’immense bois en guise de jardin où venaient errer des moutons voisins. Nous étions isolés de tout, entourés d’arbres tels des protecteurs, d’animaux, nous permettant d’être à l’écoute de la nature et de se concentrer sur l’essentiel. Le décor idéal.
A la manière traditionnelle, en guise de formation les élèves étudient les techniques des tableaux finalisés par le professeur. Petite pensée pour Van Gogh, qui s’est formé par cette technique, en copiant des estampes de maîtres connus. Nous avons néanmoins carte blanche sur le choix des couleurs. Une façon ludique de nous former à l’élaboration de notre propre palette et d’y mettre notre touche personnelle. Je suis la seule participante belge, mes camarades viennent d’Italie, d’Allemagne. Nous évoluions au gré de l’eau et des pigments, les langues fusent et s’en mêlent parfois les pinceaux, l’ambiance est studieuse et détendue.
En guise « d’After-work » j’aimais aller me balader dans les bois. Cela ne m’étonne pas lorsque l’on affirme que se promener en forêt est bon pour la santé. Le Japon en a d’ailleurs fait un sport national : le Shinrin-yoku ou « bain de forêt », une pratique qui encourage les gens à passer du temps en forêt afin d’améliorer leur santé. Pour ma part, j’en ressens un profond bien pour me dégourdir les jambes qui sont sollicitées toute la journée.
